Au fil de l'eau, le quotidien au refuge du Vordermeyersbuhl
Citrons, demi-deuils, hespéries, litosies, nacrés, myrtils, visitent nos végétaux, volètent et célèbrent de leurs doux ballets, les beautés de la vie.
Dans le ciel, un hélicoptère vert kaki nous survole. Pesant bourdonnement. Funeste création de l'homme. Les paroles de Romain Rolland me résonnent dans le coeur avec un tintement triste et lointain. Elle apparaît bien frêle la ritournelle fraternelle, paysanne, partisane, qui pourtant vaut bien mieux que les chants de la guerre...
"Écoutez, le temps viendra (...), nous fondrons les piques pour des faux, les sabres pour des herses. La paix sera notre combat..."
Ah petit frère, petit père, petite mère, mieux vaut être paysan que militaire.
Compagnon qui nourrit mes rêveries séraphiques et qu'il me tarde de revoir chaque année sur le refuge, voici le zygène de la filipendule. Phénomène commun chez de nombreux lépidoptères, notre compère annonce par sa jolie coloration qu'il est impropre à la consommation : présence de cyanure et d'alcaloïdes divers...
Dans le petit museum du Bon Dieu du refuge à Jojo, chantonnant le, "c'est un jardin extraordinaire", cher à Trenet, je ne résiste pas au partage de cette image : punaise de l'aubépine (ou punaise ensanglantée) - l'on retrouve cette colorée bestiole durant tout l'été, sur les feuilles de l'aubépine, (mais aussi du bouleau et du noisetier). A la rechercher durant votre prochaine randonnée nature, à défaut peut-être de la voir, vous ferez, j'en suis sûr, de fascinantes rencontres...
"Jurassik' Park" est, à quelques détails près, terminé. Chez tripAdvisor " c'est noté 8/10 par Caroline qui ne digère pas le petit côté "Alcatraz"
!

Chaque année, cela fait partie de la vie du refuge, 1 à 2 corneilles tombées du nid passent leur module "en route vers l'autonomie" chez "Jojo" ! Le millésime 2022 est arrivé hier. Le cap le plus compliqué est passé : celui de l'acceptation des nouveaux nourrisseurs 

Nuitée franciscaine auprès du feu. Après le bal des chauves souris, les visiteurs nocturnes défilent l'un après l'autre. Sous le regard de la lune et le murmure silencieux des étoiles, alytes et grillons chantent, s'égaillent, se donnent la réplique. Passent derrière moi, plus ou moins bruyamment, fouines, renards, brocard, blaireaux...
Petite balade sous la pluie : concerto d'angéliques sonnailles sous ma fenêtre. Les crapauds alytes sont en voix en ce début de nuitée !

1er envol ! Pour ce moineau, cela consiste à se laisser tout légèrement parachuter au sol. Commence alors un cheminement ascensionnel laborieux. Sous les exhortations encourageantes de la fratrie, il va lui falloir se percher toujours plus haut, de ramille en ramille, en peaufinant sa pratique innée du "battement d'ailes". Dans quelques heures l'oiseau volera... (En raison des chats qui rodent, maraudent, je fais mon "Saint François" ! Allez hop, un petit coup de pouce : juché sur une branchette à deux bons mètres, le voici hors de portée des griffes et des dents
!)

Au dicton " Quand il pleut à la Saint Médard, il pleut quarante jours plus tard...", je préfère la version auvergnate : "Médard, beau et serein, promet abondance de grains !" (Ci dessous photo : taupin)
Cet endoparasite bien connu des lepidoptéristes confirmés résume les difficultés d'identification qu'un humble gestionnaire-nature peut rencontrer
- Notre insecte est un ichneumon, c'est a dire un "alien" effroyable pour les chenilles de nombreux papillons. (Le savoir, bon, c'est déjà pas trop mal !)

Ok
! Mais est ce un Ophion ou un Netelia ?


Et là notre affaire se complique ! La question restera sans réponse : ma photo ne révèlant pas les détails nécessaires à la juste portraitisation.
Info glanée au passage : l'Ophion se décline sous nos latitudes en 2 tribus, 4 genres, 35 espèces, tandis que les Netelia, sous famille des Tryphoninae, se déclinent à près de 30 espèces. Bref il est plus aisé d'identifier un sanglier qu'un Ophioninae, vous l'aurez compris
!

Je suis exceptionnellement sorti de ma réserve
et je vous attends à la Spa de Colmar jusqu'à 17:00 ! Si vous êtes du genre "ah non, pas la Spa j'ai peur de craquer", venez sans crainte : il n'y aura pas d'adoption aujourd'hui ! (Vous avez le droit de voir, pas d'emporter
!) - à partager massivement ! -


Face a face matinal avec frère Brocard. Sommes restés à nous dévisager assez longuement. Lui ai parlé dans cet idiome étrange, des sons paisibles, le langage du coeur (hey : c'est la Pentecôte !) - il s'est éclipsé d'un pas tranquille - l'ai revu un peu plus bas, lové, couché. Laudato si' ! Une belle journée commence...
Chaque livre vendu sur le stand de Jojo aujourd'hui (journée porte ouverte à la Spa de Colmar) permettra l'achat du grillage qui manque pour finir le parc à faons.Toutes les petites créatures du Bon Dieu ci dessous fréquentent déjà ce bel espace dédié. (Autour de mon panorpe, voyez : c'est la vie en vert
!)

Vendu au profit du refuge, Pascal présentera ses livres lors des portes ouvertes de la Spa de Colmar ce lundi de la Pentecôte (11:00 à 17:00)
Le lixe poudreux, inféodé aux cirses, chardons, mauves et fèves, d'où l'appellation charançon de la mauve. Le rostre noir nous indiquerait qu'il s'agit là d'une dame.
Quelques-unes des belles rencontres de ma balade inventaire d'hier après-midi : couleuvre à collier, téléphore fauve, grande sauterelle verte juvénile, cardinal à tête rouge...
Atypique mouche que cet insecte qui se grime en petite guêpe ! Ce joli suceur de nectar appartient à la famille des Conopidae. Particularité : l'endoparasitisme... Très technique, Madame, en plein vol, à la manière d'un avion de ravitaillement, dépose sa progéniture dans la pilosité soyeuse des bourdons et abeilles maçonniques. La larve minuscule n'a plus qu'à "penètrer" son hôte, voué à être "dévoré", tué, de l'intérieur. Ah, pour mes bourdons et osmies la vie n'est pas un long fleuve tranquille...
Des amateurs de grande consoude ? (Les feuilles, entre autre, épandues entre deux rangs, valent pour excellentes fumures !)
Pour les amateurs de gâteaux, j'ai un peu de rhubarbes à donner ou troquer (membres de l'assoc' prioritaires of course !)
Lundi de Pâques floral, ensoleillé ; jour de résurrection ! Allons nous ébaudir des belles images qui nous entourent ! Les fleurs et les bourgeons explosent de couleurs, les arbres se parent de leurs robes légères : feuillées encore plissées, craquantes et printanières !
Petite couleuvre victime des travaux forestiers. Elle hivernait tranquillou jusqu'à ce qu'on lui bouscule la souche qui lui servait d'abris. Moralité née de l'image : dans le monde de "Micromégas" nul de nos gargantuesques actes ne demeure innocent...
Notre eau de saule se recouvre peu à peu du gel de bouturage que nous utiliserons sous peu...
1ère sortie pour les habitantes de ma fourmilière ! En ce jour des rameaux, chacune s'en vient profiter de la douce lumière ! Spectacle fascinant !
Parc à faons : 1ère journée très constructive ! Superbe rencontre sous le soleil avec le 1er monsieur Méloé de l'année ! Merci à Matthieu pour la livraison des piquets, à Mélanie, Brigitte, Aurélie, Viviane, Céline, Jean, Alex, Gheorghe, Jérôme, Michel, Jean-Paul, Monique, Francis pour la baramine, et Catherine pour les photos ! Prochaines rencontres les samedi 7, 14 et 21 mai !
Micro-crapaud flûtiste, l'alyte minuscule se dissimule sans peine dans le pierrier encombré qui borde le sentier. Content de voir ta trogne mon petit frère !
Bon dimanche ensoleillé
à Coco qui est arrivé chez nous, il y a près de six ans. Déposé à la Spa de Colmar par les brigades vertes, ce retraité continue de vivre des jours heureux...

Nouveau pensionnaire ramené hier soir, déposé hier à la Spa, trouvé accidenté rue du Ladhof. Il devrait vite être relâchable...
Ces petites perches dans l'eau ne sont pas là plantées par hasard : elles serviront de postes de guet à nos libellule "déprimées" et permettront d'observer leur présence...
Naissance du Taxi brousse ou du train de campagne ? Rencontre d'une chrysomèle (Crysolina herbacea ?) et d'un ver de terre... L''un sera utilisé par l'autre durant quelques centimètres comme moyen de locomotion ! 

Chaque jour depuis six ans, confiées non sevrées par la Spa de Colmar, Aglaé et Sentinela restent fidèles au refuge. Perchées dans les frênes elles attendent leur manne. Aglaé se sert, cependant que Sentinela monte la garde au cas où buses ou autour arriveraient. Aglaé, le gosier plein, repart. Elles se retrouveront toutes deux plus loin pour le partage !
Confiée il y a 8 ans par la spa de Colmar "Wii", trop imprégnée de l'homme, n'a jamais pu recouvrir sa liberté. Graines, eau, transfert matin et soir, c'est chaque jour oeuvré, weekend et jours fériés...
- Alors les filles ça roule ?
- Ça roule ma poule 

3éme jour de confinement, euh, non
de printemps 


!





En visite nocturne, "Gulliver" fait un petit tout le long de ses trois mares... Oh une grenouille ! L'homme s'incline : "Bonsoir madame ! Nuit douce et paisible, n'est il pas ?". Ne m'octroyant aucune réponse, la belle coasseuse reste coi. Pimbêche va !
Rencontre matinale : rejoignant l'une des mares, un triton fuyant mon ombre se fait la malle...
Et 1ère sortie pour les "rats"... Le vieux "Vanille" en gros plan.
Voici deux nouveaux pensionnaires. A nourrir à intervalles régulières du matin au soir.
Ce monde n'appartient plus ni aux sages, ni aux contemplatifs. Il est devenu l'objet de convoitises. L'homme y vaut moins qu'un métal précieux. Cette malignité tue. Elle prévaut partout. En Ukraine comme sur les plateformes pétrolières, les gisements de minerais, dans les milieux boursiers. Partout où sévit le pouvoir de l'avoir, la charité du coeur comme une fleur s'étiole. Dans nos entreprises, dans nos ministères, chez nos assureurs, chez nos banquiers, dans nos écoles du bien être, jusque dans nos lieux de soins, milieux hospitaliers, là où l'homme vaut moins qu'un peu d'argent en plus, l'amour vrai qui engendre, qui construit, qui édifie, qui élève, fait défaut. Abîmée, unie dans une même petitesse contemplative, un peu de la création prie et espère pour que le coeur de notre humanité puisse retrouver raison d'être.
Dimanche en période de carême au fin fond de la vallée de Munster. Le luxe de pouvoir s'évader, s'asseoir, se détacher, contempler. Le luxe de pouvoir quêter un peu de paix, de quiétude, dans un monde compliqué, tourmenté, déchiré. Le luxe de pouvoir prier encore un peu tant par le coeur que la pensée.
Les beaux jours de février m'auront permis de concilier au "jardin" quelques aménagements, conçus tant pour cultiver qu'accueillir. Voici quelques uns de ces endroits propices aux belles rencontres : insectes-auxilliaires, couleuvres, orvets, auront de nouveau, cette année, le choix d'où materner en paix...



La féérie du "casse-noisette" de Tchaïkovski s'en est allée, voici pour "brise-noisettes" le ballet des T90M en Ukraine. Au "pays des soviéts", comme en toute autre nation, ou région, l'homme est capable du meilleur et du pire ; d'un paradis sur terre, comme de l'enfer. Que le bien et le bon puissent un jour définitivement l'emporter ? C'est là la prière d'un modeste écureuil.
