BACHLA

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Echo des terriers de février 2020

Pour clôturer notre petite approche du chien-viverrin, notons que l'animal présente plusieurs similitudes d'avec le blaireau : c'est un courtaud sur pattes, monogame-omnivore-opportuniste au flair redoutable pour tout ce qui est insectes, rongeurs, charognes, oeufs, mollusques...

Non violent, craintif, fuyant, il vit, quand cela lui est possible, en petit clan familial. Lorsque la température descend dessous les – 10°, il hiverne. C'est le seul canidé au monde chez qui l'on observe cette inactivité léthargique propre au blaireau, hérisson, etc... Ses empreintes et crottes se rapprochent d'un chien de taille moyenne et ses terriers, lorsqu'il les creuse lui-même, se distinguent de ceux du renard, par une entrée plus étroite et un monticule de terre en éventail devant la gueule (nom donné aux entrées de tanière).

 

A contrario du blaireau, tel un raton, un glouton, le viverrin grimpe aux arbres ! Autre curiosité, il projette les poissons qu'il pêche, sur les berges, comme le font les ours ! Son espace vital est estimé, sur le sol européen, à plus de 100 ha, voir 200 ha, pour 1 individu. Comme il est plutôt nocturne et crépusculaire, l'on comprend aisément les difficultés que peut représenter son adoption chez une famille humaine qui, elle, vit le jour ! En Sibérie, certains semblent cependant s'y être essayés qui vantent son affection, notamment à l’égard des enfants...

 

L'accouplement, qui à lieu entre janvier et mars, c'est-à-dire maintenant, chevauche les amours du renard et les ébats du lynx. Laissons-les dans les sous-bois miauler, japper, chanter la sérénade, et continuons notre escapade vers un tout autre sujet !!!

En revoyant, ce matin, le gros-bec de la photo ci-dessous, un drôle de zigomar m'est revenu en mémoire. Patron des aviateurs, ce cureton italien, aurait pu être le Saint Patron de la LPO et des oiseaux. Né dans les Pouilles en 1603, il était si simple, si déficient, intellectuellement, qu'aujourd'hui, à défaut d'entrer en religion, il se retrouverait placé dans une filière "spécialisée". « L'incapacité naturelle et la préoccupation surnaturelle semblaient s'unir pour le rendre inapte à tout... ! ».

Joseph de Cupertino, fut un temps chargé de la mule du couvent, aussi se baptisa t'il lui même "frère âne" ; il aurait pu être, du fait, me direz-vous, le saint patron des maîtres âniers... Nommé par ses pairs, "a bocca oberta" (bouche bée)", ce drôle d'oiseau avait un curieux don : il savait voler !!!

Et l'on dépassait bigrement les timides lévitations de Saint François d'Assise qui lui, ne franchissait guère les 1m50 au dessus du sol ! Joseph de Cupertino, pour aller méditer, ou s'abîmer en prières, devant l'effigie d'un Christ, ou celui d'une madone, fendait littéralement les airs à plus de 4m de hauteur !!!

Dur à avaler ?!

Ce prêtre, cela fut officieusement consigné, s'éleva plus de 70 fois en présence d'autrui. Parmi ceux qui le virent s'affranchir des lois de la pesanteur, l'on compta moult cardinaux, deux papes, un duc, un amiral, un ambassadeur d'Espagne, et sa suite... Un jour qu'il présidait une messe, Jean Frédérique de Brunswick-Calenberg, duc de son état, flairant la supercherie, tira son épée, fendit l'air, et de droite, et de gauche, en dessus, en dessous, sans que rien n'y fit : Joseph resta suspendu entre ciel et terre ! Sa plus remarquable lévitation, attestée par le plus grand nombre de témoins oculaires, fut celle qui se produisit lors d'une audience papale qu'Urbain VIII accorda aux moines du couvent où il vivait. Élevé dans les airs au-dessus du niveau du trône pontifical, notre "Seppi" à la manière du moinillon d'Hergé dans Tintin au Tibet, resta juché, de longs instants, dans le silence médusé de toute l'assistance, jusqu'à ce que son supérieur ( à chacun son capitaine Haddock ) lui ordonnât d'une voix sévère et sèche de redescendre sur-le-champ ! L'on ne saurait prendre à la légère le témoignage qu'en consigna le saint père de l'époque : l'histoire ne retenant point cet Urbain pour un plaisantin ! J'aurais eu plaisir aujourd'hui à avoir quant à moi ce "prêtre-papillon" à mes côtés : il m'eut été utile pour tailler le haut de mes fruitiers !!!

Ce dimanche, puisque l'on parle de ces Saints qui parsèment nos calendriers, l'on fête un protecteur des animaux... Blaise de Sébaste, afin d'échapper aux persécutions chrétiennes qui sévissait en Arménie, se cacha, devint ermite. Il guérissait, nourrissait, soignait les animaux sauvages de la Forêt, et en raison de son amitié pour la faune, il mourut, écorché, décapité, pour s'être opposé aux chasseurs de son époque. L'église de l'Emm, que l'on voit de notre refuge, et qui est bâtie sur un ancien ermitage, lui est dédiée... Je vous retrouve dans moins d'une semaine pour un écho spécial Saint Valentin : autres histoires, autre photo !

A bientôt !!!

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09/02/2020
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