BACHLA

L' escapade de ce jour nous emmène à la rencontre de l'un de ces animaux dont on croit tout connaître, et dont on ne connaît rien : voici sciurus vulgaris, dit l'écureuil roux !

On lui compte près de 300 cousins qui de par le monde nous enchantent de leurs disparates particularités! Je vous en citerai trois pour l'exemple : le géant multicolore indien qui dénote par ses pétantes couleurs, l'écureuil de Corée, qui dans sa livrée de faon, malgré son sale caractère, reste toujours aussi craquant, mon coup de coeur va vers le polatouche de Sibérie : un écureuil volant, blanc, aux grands yeux noirs de loirs...

Mais revenons au petit rouquin qui règne sur notre terrain !

Formé de 2 mots grecs, "skia" et "oura", qui signifient "ombre" et "queue", nous comprendrons que le panache de notre croqueur de glands n'est point juste conçu pour bien se pavaner ! Utilisé, tel un balancier, dans les branches, un gouvernail, dans les airs, ce plaid d'automne, cette doudoune d'hiver, cet article de communication d'avec ses congénères, se veut parapluie lorsque larmoie le ciel, ombrelle quand il fait trop soleil !

Bien qu'il le soit déjà dans de nombreux autres endroits, son statut ne semble point chez nous un grand sujet de préoccupation. Et cependant, au vu des effectifs d'autrefois, il me semble que nous devrions pâlir un peu : avec moins d'un individu, en moyenne, à l'hectare, il n'est plus besoin de plan cynégétique pour réguler celui dont la chair délicate régalait il y a encore peu nos aïeux. Au vu de l'extension de la combinaison, béton/goudron, qui s'accentue un peu plus chaque jour, avouez que pour qui a le souci de sa réincarnation, il y a de quoi se faire du mouron à l'idée de "renaître" doté d'une queue en panache et d'un pinceau de poils au-dessus de l'oreille !

Pour le spectacle, marchons à la manière des rêveurs, le bout du nez pointé vers l'océan des nuages : dans les frondaisons des hauts fûts la magie continue !

Les cimaises des arbres, lorsque notre habile rouquin les enchante de sa présence sont vite, pour qui marque l'arrêt, une véritable piste aux étoiles !

Les rayons du soleil que filtre l'épais feuillage me rappellent les projecteurs des chapiteaux tendus des cirques Pinder, Richard, Bouglione, Zavatta, qui jadis éblouissaient mes yeux de gosse !

Sous la rubrique "médisances", l'on accuse souvent l'écureuil d'être un pilleur de nid ! Occasionnellement, il est vrai, il ne rechigne pas à grignoter quelques oeufs rencontrés, quelques insectes, pour autant son régime reste celui d'un végétarien pur et dur : graines, champignons, bourgeons, pousses, fleurs, écorces et lichens font ses festins ! Si notre ami ingère ses aliments sur place, il lui arrive, et cela, tous les adhérents de la caisse d'épargne vous le confirmeront, de se faire des caches pour les jours de vaches maigres ! L'on trouvera :

A / les champignons (qu'il planque habituellement dans les recoins et les fentes de ses troncs crevassés préférés).

B / les graines (qu'il enterre).

Lui arrive-t'il comme le geai d'être oublieux sur certains endroits d'enfouissages ? On le dit... bien que sa capacité à détecter la bouffe enterrée soit presque digne d'un hérisson, d'un blaireau...

Alors que se profile la dernière image de cet écho, un dernier petit partage : notre écureuil possède des replis, à l'aine et aux aisselles, qui lui permettent sur de très faibles distances, le temps d'un fol court instant, de voler tels ses lointains cousins de Java ou de Pel, de troncs en branches, et sans filet !

"Ah, voltigeur ! Ah, Voltigeur : fais-moi encore rêver !..."

En direct du meyersbuhl, votre refuge 100% consacré à la protection animalière : Jojo le blaireau !

... à très bientôt pour d'autres mots, d'autres photos !!!