BACHLA

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Deuxième écho des terriers du mois d'avril 2020

Avez-vous rencontrés Jojo l'année dernière sur l'un de nos stands-expos-photos ? Peut-être vous souvenez vous alors de cet étrange tableau ! Quel singulier asticot ! La larve de l'éristale fait partie intégrante de ces pensionnaires truculents que nous cherchons à sauvegarder au musée du Bon Dieu de notre refuge LPO ! Elle vit là où bon nombre de ses pairs n'oseraient s'aventurer : un bon seau d'eau de fumier ou de lisier, font son bonheur, son affaire !

 

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Pour pouvoir vous présenter l'adulte, il fallut m'armer d'un peu de patience : l'animal est dur à surprendre et je suis mal équipé ! Notre ami fait partie de ces mouches-bourdons, mouches-guêpes, mouches-abeilles, mouches-acrobates, qui pour se soustraire des vols stationnaires qui les maintiennent en équilibre dans l'air, "s'invisibilisent" via une rapidité qui semble très proche de la vitesse du son ! Bon, l'insecte est querelleur, c'est là son talon d'Achille ! Quelle que soit la taille, l'intrus est de trop, et je ne fais guère exception !

Nous nous sommes donc retrouvés dans une confrontation super-irréaliste, moi, mon appareil photo, et mon éristale ! L'animal me tournait autour, jouant "l'abeille agressive" ! Pas de bol, je connais mes classiques : l'éristale est dépourvu de dard, donc totalement inoffensif !

 

J'en ai pris des photos ! Impossible cependant de la "shouter" tant la petite bête maîtrise l'esquive du bon cliché ! Chaque fois que je croyais l'avoir sur l'écran : rien, nada, le ciel vide ! A défaut de la "figer" en plein vol, je vous l'offre, posée, là, devant moi, à l'affût, prête à exécuter l'un de ces décollages instantanés dont elle garde le secret !

 

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Aucune ressemblance entre le stade larvaire et l'imago adulte ! Nous voici confronté au grand mystère de la métamorphose complète, tant dans l'apparence que dans le nutriment : à l'eau nauséabonde, l'éristale préfèrera le doux fumet des nectars parfumés ! Infatigable pollinisateur multi-fleurs, ce sylphidé fait partie du florilège des inséminateurs errants qui parcourent nos végétaux et nous assurent la pérennisation des arbres fruitiers !

Voici un insecte, vous en conviendrez, qu'il est bon et utile de protéger ! Quant à ce ver qui lui offre son surnom vernaculaire de "mouche-pourceau", il nous faut le percevoir comme un habile technicien de surface assainissant nos eaux usées ! Un vieux manuel de JP Thorez consacré à l'agriculture biologique me le mentionne, je vous l'ajoute au passage, afin de mieux vous convaincre de son utilité, comme un précieux agent pour ce qui est de la bonne fermentation du purin d'ortie !

 

Bref, à l'heure où par peur du moustique tigre, l'on soustrait les points d'eau qui stagnent, "Amis du bon, du beau, du bio, n'oublions pas d'offrir à cette extraordinaire bestiole de quoi se reproduire : en guise de paradis, un petit purin d'ortie !"

 

A bientôt pour une autre escapade buissonnière au sein de nos prés, de nos carrés ou vergers, votre ami Jojo ! (Facebookiens : rdv sur https://www.facebook.com/jojo.leblaireau  !)

 

 

 


16/04/2020
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