BACHLA

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Echo des terriers de février 2023

La nature s’ébroue, la biodiversité s’éveille, Pâques est passé, et le petit peuple des fourmis marche vers la lumière.

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Oui, je sais. Pour ce qui est du petit peuple des hommes, ça tend plutôt vers les ténèbres que vers la luminosité. La terre tremble ici, grogne là, nous menace, l’arctique et l’antarctique fondent, les fils de Mammon (ceux-là qui nous dirigent), soumis à toutes formes de convoitises, traînent dans leur sillage les fruits de leurs pillages. Paupérisation des peuples, manque d’eau, air vicié, pollution, escroqueries, spoliations, violence, injustice, corruption, bruits de guerre et dérèglements de toutes sortes s’épandent tant, que vivre serein sur Mother-Earth semble devenir, au fil des ans, chose folle, surannée. Au sanctuaire, cependant que celui qui n’a été élu du peuple que par défaut, pousse le pays au feu et au sang, Jojo veille sur tout cela qui loge, niche, et s’interroge sur l’avenir. Qu’adviendra-t-il, demain, de ce gros bourdon noir aux ailes plus brunes-violacées que l’on nomme abeille charpentière ? Comme il en est des 34 600 autres espèces d’insectes qui peuplent nos départements, survivre dans le monde des hommes n’est point chose aisée. Le « perce-bois » de cette photo appartient à la famille des xylocopes. Ils sont quatre à vivre de par le monde dont trois spécimens qui tendent à se raréfier en France. Le Xylocope violette est le plus commun, il représente 85% des observations. Moins présent, son cousin, le Xylocope panard, ou Xylocopea valga, est recensé sur les fichiers informatisés de notre faune sauvage en plaine comme en montagne (Bergholtz, Guebwiller, Linthal, Sondernach, Westhalten…). Le troisième, Xylocopa iris, beaucoup plus petit, ne fréquente que timidement le Grand Est. Le dernier recensé dans le Haut Rhin fut aperçu vers Thann en 2019. C’est par l’étude des articles antennaires qu’il est possible de distinguer les « Violacea » des « Valga ». Pour procéder à une juste identification, l’appareil numérique m’est devenu indispensable. L’animal étant doué d’une grande mobilité, le mitrailler sur ses « végétaux-mangeoire » me permet généralement de tirer deux, trois clichés, suffisamment clairs, pour pouvoir bien les dissocier l’un de l’autre. Ce « simili-bourdon » de près de 5 cm d’envergure passe l’hiver dans des fissures de murs, des galeries sous terre, des tunnels sous-bois. Lorsque le lourd ronronnement de mon butineur préféré passe, me rase la tête, fendant l’air, je me surprends à espérer : peut-être tout n’est-il pas perdu. Comme c’est par notre ignorance que nous tuons, je m’escrime de pallier ma triste méconnaissance : j’apprends constamment. Pour qui souhaiterait m’emboîter le pas, ce n’est pas si difficile, un peu de volonté suffit ! Inutile de craindre les dards qui piquent : bien que notre bestiole soit armée pour percer, à moins de la prendre entre deux de vos doigts, cette abeille est totalement inoffensive. Fiche-conseil pour sauvegarder la « charpentière », voici, ci-dessous, quelques partages qui nous permettront peutêtre de pérenniser sa présence pour les années qu’il nous reste à vivre. Chez l’abeille charpentière, l’hibernation s’achève en avril. S’il fait chaud, l’insecte émerge déjà en mars. Le Xylocope vit en solitaire, le mâle et la femelle ne se rencontrent que pour l’accouplement, au printemps. Une fois féconde, la femelle prépare son nid dans du bois mort exposé au soleil. Usant de ses solides mandibules, elle creuse de larges galeries de 1,5 cm de diamètre, pouvant atteindre 30 cm de long. La raréfaction de l’abeille charpentière est principalement due à l’élimination des lieux de nidification naturels. Les adultes ayant passé l’hiver meurent au début de l’été, peu avant l’éclosion de la nouvelle génération qui s’envolera début août et septembre. A défaut de troncs laissés sur pied, certains habitats alternatifs sont utilisés, tels les rondins ou bois de charpente (malheureusement traités) que l’on trouve dans les jardins, potagers, places de jeux, vieux bâtiments. Cette abeille consomme le nectar des fabacées et des rosacées. Voici une liste de ce que vous pouvez planter afin d’agrémenter sur vos lopins ou dans vos jardinières, les menus de nos vrombissantes amies ! Fabacées : Haricots, lupins, pois, lentilles, luzerne, trèfle, mimosas, acacias, genêts, gesses, glycines, robinier, féviers, indigotiers, cytises, lotiers, becs de perroquets, carouges, sophora du japon, arbres de Judée, buddleias… Rosacées : rosiers, pommiers, poiriers, pruniers, cerisiers, pêchers, framboisiers, fraisiers, abricotiers, sorbiers, spirées, sanguisorbes, ronciers, buissons ardents, potentilles, photinias, benoites, fraisiers, aubépines, cotonéasters, cognassiers du japon, amélanchiers, barbes de bouc, alchémilles…



15/04/2023
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