BACHLA

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Echo des terriers du mois de février 2023

 

 

 

 

Bonjour à tous : « L’avenir n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons faire», Henri Bergson.

 

 

Sous fond de grève nationale, au cœur de l’hiver, malgré les menaces volcaniques, les tsunamis, les pandémies, l’ombre d’une troisième guerre mondiale et d’une sixième extinction faunistique déjà bien enclenchée, cet écho se veut annonciateur de printemps !

 

En 30 ans, au refuge, prés et sous-bois sont devenus des parcelles totémiques pour les « 50 000 collemboles au mètre carré », et autres bestioles, que l’on dit disparaitre ailleurs. Ce qui trotte, rampe, vole, qui est aimé, choyé, pullulera dans quelques semaines autour de moi en toute gaieté. J’en sourirais presque de joie s’il n’était dans ce même laps de temps, cela qui s’ajoute ci-dessous :

- En moins de 30 ans, l’Europe a perdu 76% de ses insectes et plus de 400 millions d’oiseaux.

- En moins de 30 ans, 75% des arthropodes ont disparu des prairies des lands allemandes.

- En moins de 30 ans, aux Etats-Unis, 83% des coléoptères sont passés de vie à trépas.

- Cependant qu’en 30 ans, aux Pays-Bas, 75% des insectes volants se sont volatilisés.

 

Savoir que les ¾ de nos cultures vivrières et que plus de 80% de nos plantes sauvages dépendent de la pollinisation rend beaucoup moins avenant mon : « l’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons en faire». Le soir approche, déjà le jour baisse. L’horizon s’assombrit d’autant que, portant à bouts de bras leurs feuilles de routes chimériques, sourds aux déclarations de Francisco Sanchez-Bayo, entomologiste espagnol réputé qui nous prédit une extinction totale des insectes pour la fin de ce siècle, d’émoulus écoliers, avides d’ascension, Rolex au poignet, nous égarent. Fils de Mammon, ils sont force de proposition et leurs mallettes dégueulent de projets. A les suivre, mon Dieu, notre chute pourrait bien être digne de la tour de Babel. En chemise de nuit cherchant le vent et pipeau dans la nuit, ils arrivèrent à la rivière et s’y noyèrent. Chanson d’Hugues Auffray.

 

Le refuge et d’autres endroits le prouvent, en réhabilitant des espaces, sans rechercher le gain, une grande partie de la planète peut encore être sauvée. Mes vœux ? Que notre communauté ne se contente plus de quelques émouvantes stations marginales. Qu’elle multiplie, recrée, conduise, avec reconnaissance, intelligence, de vastes « poches-réservoirs » inviolables, au lieu de mouchoirs-peaux de chagrin-partagés. Un monde sans insectes nous condamne tout autant qu’un monde sans paix.

 

En relisant les messages de Fatima, d’Akita et de Hrushiv, je m’étonne de notre entêtement. Un jour, peut-être, nous frapperons nous la poitrine en fléchissant le genou. Dans l’attente, je continuerai de vous partager inlassablement ce que l’on peut faire apparaître dans le creux d’un buisson, au détour d’une feuille, sous le dessous d’une pierre, dès qu’est sanctuarisé un petit bout de notre gros caillou. Pour notre 1er Echo faunistique de l’année, nous irons recenser les niches qui, au Meyersbuhl, permettent à nos abeilles charpentières de bien passer l’hiver.

 

Il était un jardin que l’on appelait la terre, il était assez grand pour des milliers d’enfants, il était habité jadis par nos grands-pères, qui le tenaient eux même de leurs grands-parents… G. Moustaki.

 

A bientôt,

Signé : Jojo le Blaireau



05/02/2023
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