BACHLA

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Echo des terriers du mois d'octobre 2021

Après quelques semaines de pauses estivales et une reprise qui dénote un travail un peu plus prenant qu'à l'accoutumée, voici l'automne et son été indien, les journées raccourcissent qui m'ont enfin permis de reprendre la plume, et j'ai beaucoup de plaisir à vous retrouver !

 

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Avant de vous replonger dans nos petites escapades "nature": petite musicalité d'un soupir...

 

Je refeuilletais distraitement, hier soir, tard, un ouvrage de 1974 consacré au bestiaire alsacien. Antoine Waechter et Christian Daske y annotaient l'appauvrissement de ce qui peuple "mother earth in Elsass". Une page consacrée à la loutre me revint en mémoire ; je ne pris aucun plaisir à la relire. En septembre 1871, biotopes saccagés, la disparition de "Lutra lutra" qui occupait alors la quasi-totalité de nos rivières, était évoquée. En septembre 1971 une enquête menée n'énumérait plus que 20 spécimens pour tout le territoire. En septembre 2021, la loutre ne "vit bien" qu'en quelques parcs d'attractions. Comment saurait on adhérer aux propos de nos "décisionnaires-grands-conseillers" qui, abuseurs abusés, tentent de nous faire miroiter qu'ils auraient une gouvernance "verte" plus salvatrice que d'autres ? En attendant Godot, et cet "après-demain qui ne sera plus", ne nous leurrons point plus loin : sciences et intelligences économiques humaines dévastent, aujourd'hui, plus encore qu'hier, et bien moins que demain, notre bonne vieille terre.

 

Cette amertume étant posée, rejoignons sans tarder l'enclave buissonnante dans laquelle je médite, je contemple, m'adonne à l'oraison...

 

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Aux premiers rayons du soleil, comme s'évaporant de nos sols enherbés, des milliers de micro créatures volantes volètent qui très certainement, à elles seules, couronnent de succès notre douce éco-gestion... Il serait, certes, plus fructueux pour le porte monnaie d'exploiter nos parcelles à coup d'élevage ou de maraîchage, d'offrir aux randonneurs, le gîte et le couvert, mais que voulez vous : voici-voilou, le refuge n'a de fonction que celle de la préservation...

 

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Cuvette inclinée aux feux du soleil, le terrain s'est doté, au fil des ans, de pas mal d'espaces merveilleux pour ceux qui, trottant, volant, galopant, glissant, nous côtoient. Laissant de côté ce doux moment de rêverie d'avant hier où un jeune écureuil s'amusait au-dessus de ma tête dans les basses cimes des noisetiers qui me surplombaient, je vais vous narrer trois moments qui ont ponctué l'une de mes dernières veillées...

 

Après qu' une grenouille lilliputienne, pas plus grande qu'une dent de lait, joua à éviter mes pieds en sautillant gaiement, un beau renard, les joues barrées de deux traits noirs, me scruta intrigué avant de s'en retourner entraînant à sa suite deux chevreuils qui, auparavant placides, derrière lui broutaient.

 

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À la lueur du feu, un peu plus tard, la nuit étant tombée, je vis passer qui progressait lentement, un crapaud énorme, cependant qu'au-dessus de ma tête, une chauve-souris en quête d'insectes, que la chaleur du brasier attirait, se fendait de plusieurs visites. Chuintement de dame hulotte. Cymbales de grillons. Grommellement d'un blaireau bedonnant. Une résonance gutturale au loin : un brame. Doux refuge que ce Meyersbuhl. Bel havre de paix.

 

Ah mon arche étoilée ! Lorsque l'humanité s'endort, toute joie sur terre semble soudain possible. Je me recueille, loue, prie, m'ébaudis. Mon âme de gitan s'abîme devant ce bel oratoire qu'est notre fond de vallée. Quand la nuit qui m'enveloppe se veut chapelle, la voute du ciel se constelle de milliers de petits points lumineux, alors l'espoir renaît, mon cœur bondit qui psalmodie : le monde pourrait, pour peu encore d'un sursaut, à jamais, rester beau...

 

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Cette photo ? Bougie du soir. Prières vagabondes d'un éternel nomade.

 

Pour clore ce courriel deux, trois petites infos assoc' :

 

Je questionnais il y a deux mois mon ami Eric Levasseur (Eric est le directeur de l'environnement et de l'agriculture du conseil départemental du Haut Rhin) sur l'utilité que pouvait avoir, pour lui, notre refuge. Sa réponse ? Nous manquons d'espaces où on laisse la nature faire... Message entendu, message acté, deux grandes parcelles évoluaient déjà en ce sens que nous chercherons désormais à mieux mettre en valeur : nous vous partagerons au courant de l'année prochaines les premiers inventaires effectués...

 

Projet automnal, je l'avais déjà évoqué il y a deux mois : la création d'un parc de pré relâchage qu'utiliserait, pour ses faons recueillis, l'association "sauvegarde faune sauvage" de Wittenheim. Faute de mains et de bras, nous avons du retarder la mise en place dudit parc, dommage, l'enclos aurait pu être utilisé cet été : 5 faons orphelins attendaient sur nous pour s'y mouvoir.

 

La pose de piquets et de grillage est prévue pour fin Oct. – début Nov. :

appel aux volontaires!!!

 

Si physiquement vous ne pouvez nous aider, évoquant l'âge, l'éloignement, ou des plannings de fin d'année, d'ores et déjà saturés, pas de problème, vous pouvez nous aider en vous procurant notre 4ème recueil, "un trou dans le jardin". Vendu 13€, l'achat de ce livre contribuera à amortir la palette de piquets et les quelques 200 mètres de grillages + accessoires dont nous aurons besoin !

 

 

Prochain écho d'ici très bientôt pour deux, trois photos, quelques mots !



02/10/2021
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